La Compagnie L'Âme-de-Fonds présente, sur trois soirs consécutifs, le triptyque Lignes prosaïques.
Lieu: Salle "LE STUDIO" de l'Arsenic. Visite virtuelle http://arsenic.ch/pano
Centre d’art scénique contemporain
Rue de Genève 57, CH-1004 Lausanne, www.arsenic.ch.
Dates: 28, 29 et 30 décembre 2017 à 18h30
Durée des pièces: 50 minutes
I. N E R V U R E S
C’est Matisse qui nous a appris à voir ses contours, non pas à la manière “physique-optique”, mais comme des nervures, comme des axes d’un système d’activité et de passivité charnelles. Figurative ou non, la ligne en tout cas n’est plus imitation des choses ni chose. C’est un certain déséquilibre ménagé dans l’indifférence du papier blanc, c’est un certain forage pratiqué dans l’en soi, un certain vide constituant qui porte la prétendue positivité des choses. La ligne n’est plus comme en géométrie classique, l’apparition d’un être sur le vide du fond; elle est, comme dans les géométries modernes, restriction, ségrégation, modulation d’une spatialité préalable.
II. E P U R E S
Il n’y a pas de lignes visibles en soi, ni le contour de la pomme, ni la limite du champ et de la prairie n’est ici ou là, ils sont toujours en deçà ou au-delà du point où l’on regarde, toujours entre ou derrière ce que l’on fixe indiqués, impliqués, et même très impérieusement exigés par les choses, mais non pas choses eux-même. Ils étaient censés circonscrire la pomme ou la prairie, mais la pomme et la prairie “se forment” d’elles-mêmes et descendent dans le visible comme venue d’un arrière monde préspatial. Selon Klee, [la ligne] n’imite plus le visible, elle “rend visible”, elle est l’épure d’une genèse des choses.
III. E N T R E L A C S
Le peintre “apporte son corps”, dit Valéry. En effet, on ne voit pas comment un Esprit pourrait peindre. C’est en prêtant son corps au monde que le peintre change le monde peinture. Pour comprendre ces transsubstantiations, il faut retrouver le corps opérant et actuel, celui qui n’est pas un morceau d’espace, un faisceau de fonctions, qui est un entrelacs de vision et de mouvement.
Illustrations, Henry Matisse.
Citations tirées de "L'Oeil et l'Esprit", Maurice Merleau-Ponty, 1964
ARTISTES
Musique
Jacques Bouduban, violoncelle
Aurélia Ikor, voix
Aurélia Ikor, voix
Chantal Langlotz, violoncelle
Lukas Langlotz, piano
Danse
Giacomo Calabrese
Simon Halbedo
Ana Leonor Ladas
Alexandra Macdonald
Simon Halbedo
Ana Leonor Ladas
Alexandra Macdonald
Susanne Martin
Extrait d'une captation vidéo de "PROSAIC LINES" présentée 7 Juillet 2017 à "H95 Raum für Kultur", Bâle. (34 minutes extraites d'un pièce de 55 minutes)
Lieu: Salle "LE STUDIO" de l'Arsenic. Visite virtuelle http://arsenic.ch/pano
Centre d’art scénique contemporain
Rue de Genève 57, CH-1004 Lausanne, www.arsenic.ch.
Dates: 28, 29 et 30 décembre 2017 à 18h30
Durée des pièces: 50 minutes
L I G N E S P R O S A Ï Q U E S
Qualité, lumière, couleur, profondeur, qui sont là-bas devant nous, n’y sont que parce qu’elles éveillent un écho dans notre corps, parce qu’il leur fait accueil. Cet équivalent interne, cette formule charnelle de leur présence que les choses suscitent en moi, pourquoi à leur tour ne susciteraient-ils pas un tracé, visible encore, où tout autre regard retrouvera les motifs qui soutiennent son inspection du monde ? Alors paraît un visible à la deuxième puissance, essence charnelle ou icône du premier.
I. N E R V U R E S
C’est Matisse qui nous a appris à voir ses contours, non pas à la manière “physique-optique”, mais comme des nervures, comme des axes d’un système d’activité et de passivité charnelles. Figurative ou non, la ligne en tout cas n’est plus imitation des choses ni chose. C’est un certain déséquilibre ménagé dans l’indifférence du papier blanc, c’est un certain forage pratiqué dans l’en soi, un certain vide constituant qui porte la prétendue positivité des choses. La ligne n’est plus comme en géométrie classique, l’apparition d’un être sur le vide du fond; elle est, comme dans les géométries modernes, restriction, ségrégation, modulation d’une spatialité préalable.
II. E P U R E S
Il n’y a pas de lignes visibles en soi, ni le contour de la pomme, ni la limite du champ et de la prairie n’est ici ou là, ils sont toujours en deçà ou au-delà du point où l’on regarde, toujours entre ou derrière ce que l’on fixe indiqués, impliqués, et même très impérieusement exigés par les choses, mais non pas choses eux-même. Ils étaient censés circonscrire la pomme ou la prairie, mais la pomme et la prairie “se forment” d’elles-mêmes et descendent dans le visible comme venue d’un arrière monde préspatial. Selon Klee, [la ligne] n’imite plus le visible, elle “rend visible”, elle est l’épure d’une genèse des choses.
III. E N T R E L A C S
Le peintre “apporte son corps”, dit Valéry. En effet, on ne voit pas comment un Esprit pourrait peindre. C’est en prêtant son corps au monde que le peintre change le monde peinture. Pour comprendre ces transsubstantiations, il faut retrouver le corps opérant et actuel, celui qui n’est pas un morceau d’espace, un faisceau de fonctions, qui est un entrelacs de vision et de mouvement.
Illustrations, Henry Matisse.
Citations tirées de "L'Oeil et l'Esprit", Maurice Merleau-Ponty, 1964